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17 et 18eme siècle
Les Institutions Communales
La commune est administrée par un Conseil politique désigné annuellement par les Conseillers sortants. Ce Conseil comprend douze membres et est renforcé par un " deuxième rang " de douze membres dans les occasions importantes. Le Conseil propose, le dimanche avant Toussaint une liste de huit noms dans laquelle le baron archevêque choisit les quatre consuls au cours d'une imposante cérémonie. A cette époque, Verfeil est ville maîtresse du Languedoc, c'est à dire qu'elle a le droit d'envoyer des délégués aux Etats Généraux du Languedoc qui se tenaient à Pezenas. C'est la Révolution qui la "rétrogradera" en chef lieu de canton, qui en ce temps là, s'il ne contenait pas Gragnague, englobait Teulat et Drémil- Laffage.
La vie au jour le jour
A l'orée du 17e siècle, on peut considérer que les grands moments de l'histoire de Verfeil sont terminés. La culture du pastel qui rythmait la vie de bien des agriculteurs du Lauragais avait permis de faire croire "au pays de cocagne" mais au 17e siècle l'indigo, concurrent redoutable, est déjà prêt à le remplacer partout. Au sortir de la période si pénible que fut celle des guerres de religion, c'est d'ailleurs un reliquat de ces guerres qui nous vaut le premier débat important qui marque le 17e. Au début de ce siècle et dans la lutte engagée par Richelieu contre la puissance politique des Protestants, notre région subit des remous et Verfeil en particulier tient désormais à se tenir à l'écart mais au prix d'efforts financiers et militaires. En 1621 une garde bourgeoise a été levée et chargée de veiller nuit et jour du haut des remparts restaurés. Le château a une garnison dont les frais sont supportés en temps ordinaires par la Province, mais tous frais supplémentaires doivent être supportés par les habitants eux-mêmes. En 1622. la communauté présente au cardinal de la Valette une plainte dans le but d'obtenir la décharge de la garde du château dont on voulait imposer les frais aux seuls habitants de Verfeil Les choses ne s.'arrangent pas et en 1638 les habitants exaspérés chassèrent à coup de pierres et de bâtons les soldats que l'on voulait héberger chez eux, lapidèrent la façade de la maison du lieutenant de Juge et demandèrent le remboursement des sommes avancées pour l'entretien des hommes d'armes. Ce ne fut qu'en 1653 que M. le Président de MARCA vint rembourser ces sommes et apaiser définitivement un débat qui avait causé tant de troubles dans la cité. Il est vrai que tout au début de ce siècle bien des soucis avaient accaparé l'attention et en premier lieu des épidémies de peste. Depuis la fameuse peste noire de 1348, il y a eu jusqu'en 1653, 36 épidémies de peste à Toulouse et dans la région. Au 17e siècle les dernières épidémies eurent lieu en 1607, puis en 1628 (elle dura 4 ans) puis en 1636 et enfin de 1652 à 1653. Verfeil dut connaître ces extrémités et se tenir autant que possible loin des causes de contagion en fermant ses portes aux voyageurs et aux mendiants. Les habitants s'adressent aussi au ciel pour les protéger et les comptes de l'époque mentionnent les frais de l'exécution d'un voeu à Saint-Luc (patron des médecins) qui s'applique sans nul doute à cette cause désespérée. En second lieu les catastrophes naturelles qui troublèrent la vie de notre secteur en ce siècle, mais il est certain que l'orage épouvantable qui le 23 Juin 1694 qui fit presque disparaître le hameau de Saint-Martin de la Rivière, à la fois incendié par la foudre et noyé sous les eaux d'un Girou déchaîné, a dû avoir quelques répercussions très fâcheuses dans toute la plaine de Verfeil et noyer au moins les récoltes ; et ces calamités agricoles nous les retrouvons tout au long du 18e siècle qui commence avec le terrible hiver de 1709 qui désola la France entière et se termine avec l'hiver si rigoureux de 1788 / 89 ; des destructions de récoltes par la pluie ou la grêle en 1730 et 1733 Une calamité vraiment exceptionnelle se produisit au cours de ce 18e siècle avec la propagation foudroyante d'une terrible épidémie de fièvre aphteuse qui décima les troupeaux de toute la région. Les autorités se trouvaient désarmées devant ce fléau nouveau car on ne savait comment traiter les sujets atteints au point qu'en désespoir de cause on envisagea d'abattre de façon systématique tous les animaux contaminés ou risquant de l'être jusqu'à une limite fixée par la Garonne.
Privilèges Seigneuriaux et Prérogatives Communales
Le seigneur de Verfeil préleva un droit de péage jusqu'en 1747, et les bénéfices d'une aire et d'un four banal, jusqu'à la Révolution. Jaloux de leurs prérogatives, les consuls firent supprimer le droit de péage, par le Parlement et le roi, défendirent contre les nobles verfeillois les honneurs dus aux représentants de la cité, et, contre le monarque lui-même, les libérales institutions séculaires de la communauté. On ne se doute pas actuellement de toutes les causes particulières de conflit qui naissaient par exemple autour des confréries nombreuses et très attachées à leurs privilèges ou encore au sujet des prérogatives des uns et des autres ou des groupes constitués, sans compter le contrôle et la surveillance exercés par le peuple des pratiquants. Par exemple M. de Combes de Monmédan, nouveau venu à Verfeil, provoqua un beau scandale en coupant la file consulaire lors d'une procession ; l'affaire finit devant le Parlement qui donna raison aux consuls. Ou encore des " conflits d'église " portant sur la propriété d'un banc installé devant la chapelle des " Cinq Playes " ou le service d'un prêtre.
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