Le château

 


Le château de VERFEIL, ce vestige très ancien de la cité fortifiée du même nom, dont la construction initiale remonte sans doute au VIIIème siècle et dont l'existence et la nom sont attestés dès 1137  mérite déjà l'attention par sa situation dominante au-dessus tant du bourg qu'il protège, que de la campagne environnante qui l'entoure, par l'ampleur de ses constructions qui couvrent plus de trois mille mètres carrés, par son aspect très rude et strictement militaire en ses murailles extérieures (inscrites sur l'inventaire supplémentaire des Monuments Historiques), et aussi, il faut l'avouer, par son délabrement actuel, mais surtout par son histoire.

Qui songerait encore, à le voir tel qu'il est présentement, que l'on y aménageait vers 1450 et du côté Ouest - sous les auspices de l'archevêque de Toulouse, Pierre du MOULIN (seigneur de Verfeil comme tous ses prédécesseurs depuis la donation de cette baronnie faite par Simon de Montfort) un logement à la Française pour la capitaine qui commandait la place et que l'on perçait au premier étage des fenêtres à croisillons (aujourd'hui murées), que les écuries pouvaient loger de 36 à 40 chevaux, que, en 1589, le duc de JOYEUSE, gouverneur du Languedoc, fuyant Toulouse soulevée, venait se réfugier dans ce château avec son fils, et surtout, que dans cet édifice et ses alentours, se déroula, en 1595, la conférence de Verfeil, avec réunion des chefs ligueurs et des envoyés du futur Henri IV pour arriver à une entente qui mit fin à la guerre et qui assurât la reconnaissance du nouveau Roi 
Malgré tous ces souvenirs historiques, ce château faillit disparaître totalement. Il est vrai que dès 1727, on trouve la constatation pénible que le château était tombé en " vétusté "  Mal entretenu, dégradé et découronné, il faillit même être démoli entièrement, peu après la Révolution, comme suite à une vente aux enchères poursuivie au titre des biens nationaux, et qui se serait faite au profit de vulgaires entrepreneurs qui projetaient d'en vendre les débris comme matériaux.
Heureusement il se trouva un " citoyen " de Verfeil : Antoine Marie BAPTISTAT, qui ne put accepter cette déchéance et cette démolition et qui, après avoir obtenu l'appui de quelques autres habitants, fit les démarches nécessaires et acheta le château, lors de la vente aux enchères, pour le diviser ensuite et le répartir entre ceux qui le soutenaient. Ce sauvetage nous est raconté et ses justifications données, dans un acte notarié qui porte la date du "premier prairial an Onze de l'ère Républicaine, c'est-à-dire l'an 1803.