20eme siècle


Incendies et urbanisme


Comme une sorte de préface à la terrible période de la guerre de 1914 qui embrasa toute l'Europe, Verfeil connut au seuil du 20e siècle deux terribles incendies. 
Le visiteur qui rentre dans le bourg ancien par la porte Vauraise remarque tout de suite, sur sa gauche, un grand espace vide, vaguement herbeux et assez minable. C'est dans cette zone que le 5 Octobre 1910 un incendie né chez un boulanger embrasa tout un pâté de maisons vétustes et les détruisit entièrement. Cet incendie avait été précédé, deux ans auparavant, par un autre grand sinistre affectant cette fois tout le groupe de maisons dont la disparition a permis de réaliser la place dite des Poilus - qui coupe en deux l'ancienne rue Vauraise. La municipalité d'alors n'avait envisagé aucune reconstruction importante dans ce secteur, pensant sans vouloir le publier, qu'à Verfeil ce sont les incendies qui facilitent le travail des urbanistes. 

Première Guerre Mondiale


Sortie de ces émotions et peu agitée par les luttes politiques ou par un projet de voie ferrée de Toulouse à Castres, par Verfeil, la communauté Verfeilloise sentit peu à peu grandir la tension internationale et l'on arrive ainsi au mois d'Août 1914 et à cette guerre qui marqua une terrible phase dans l'histoire du pays et spécialement dans celle de sa paysannerie et donc de Verfeil.
Il n'est que de regarder le Monument aux Morts de la place de l'Eglise pour comprendre l'épouvantable saignée qui fut opérée dans les rangs des "poilus" issus en très grande partie de régions agricoles et qui défendirent si courageusement cette terre qu'ils connaissaient si bien. 

Immigration Italienne


  Dès lors la paix revenue on pouvait s'inquiéter sur la façon dont les exploitations pourraient se reconstituer et reprendre une vie normale. L'arrivée massive d'agriculteurs Italiens permit de combler bien des vides et de faire repartir la production et la vie générale d'autant plus que ces nouveaux arrivants s'adaptaient très vite. 
Ecroulement du clocher
Au milieu de cette période de reconstruction, un coup de tonnerre : l'écroulement du clocher de l'église paroissiale de Verfeil le 28 Mai 1924 en début d'après-midi, écroulement qui ne fit heureusement aucune victime. La municipalité d'alors, présidée par M. DANDRIEU se préoccupa aussitôt d'assurer une reconstruction qui ne fut cependant que partielle par manque d'argent.

Les réfugiés Espagnols


Avant de connaître le drame de 1940, Verfeil, connut de près comme toutes les régions du sud-ouest les tristes séquelles de la guerre civile Espagnole car de nombreux réfugiés ou anciens combattants républicains s'installèrent dans le secteur, y retrouvant d'ailleurs quelques compatriotes déjà arrivés depuis longtemps et s'adaptant très vite à cette vie nouvelle. La mobilisation de nombreux Français qui se produisit peu après favorisa encore cette implantation.

La guerre de 1940


Et puis ce fut le drame de 1940 avec la défaite brutale et la ruée des réfugiés vers le Sud, Verfeil connut le grand problème des réfugiés : d'abord, en 1940, l'arrivée lamentable de convois de Belges exténués, mélangés aux réfugiés Français, convois tellement nombreux que l'on ne savait plus où les loger et qu'un groupe entier dut coucher, une nuit, sur de la paille hâtivement apportée, dans notre grande Halle. Ces Belges qui restèrent, pour la plupart, un certain temps avant de remonter chez eux ; mais dont certains ne voulurent pas retourner dans leur pays occupé, tel ce sénateur : Edouard Franz CLAESSENS qui mourut à Verfeil en Janvier 1945, à l'âge de 60 ans.
Privée de nombreux agriculteurs, soldats malheureux restés prisonniers en Allemagne, la vie fut rude pour tous mais grâce au travail des femmes et au fait de vivre dans une région agricole, la dureté du ravitaillement qui fut terrible en d'autres points de France, fut atténuée.
Les réfugiés s'installèrent et la vie continua sous la direction du Dr. Manens, maire désigné par l'Etat Français.
En 1942, Verfeil vit passer des colonnes de l'armée allemande qui envahissaient la France " libre " ; et Verfeil accueillit des familles juives ou leurs enfants pour les soustraire aux arrestations de la milice ou de la Gestapo. Parallèlement se renforcèrent les réseaux de résistants, dirigés par M. Troup, qui recevaient des parachutages ou réceptionnaient des soldats alliés tentant de rejoindre l'Angleterre via l'Espagne ; ainsi on vit, ou plutôt on ne vit pas, de jeunes Verfeillois accompagner des aviateurs alliés vers des refuges faisant partie de la filière d'évasion.
Et puis ce furent les Toulousains qui, à leur tour, vinrent, en grand nombre, se réfugier dans les environs, fuyant le danger des bombardements aériens qui furent très violents en avril et en mai 1944. De Verfeil on entendait alors les claquements secs des batteries de D.C.A., dont certaines se trouvaient sur le plateau de Lavalette, et de sinistres lueurs éclairaient le ciel. 
Bientôt, ce fût le départ des troupes allemandes et la libération de Verfeil .

L'après guerre


Les prisonniers de guerre qui rentraient peu à peu en 1945 permettaient de mesurer les vides qui s'étaient creusés dans leurs rangs et  les noms de BRUXELLES,PUEL et du Lt GOULIGNAC furent gravés sur le Monument aux Morts pour en perpétuer le souvenir. On ne peut aussi oublier les déportés qui eux ne revenaient jamais. Inscrivons les noms de RIVAYRAN et de Pierre ANGOT, originaire de Verfeil, qui avait été l'un des majors de la promotion 1922 de l'école Polytechnique, devenu Ingénieur des Mines et qui, accusé de sabotage, finit ses jours en 1945 au camp sinistre de LEAU-BUCHENWALD.
  La reprise d'une vie plus facile et le retour à l'abondance qui furent long à reparaître étaient à peine retrouvés, que les problèmes de toute sorte soulevés par la guerre d'Algérie pesaient lourdement sur les esprits. Lors de la fin de ce nouveau drame, en 1962, Verfeil  reçut un nombre restreint de rapatriés.